Création : 2024
“Il ne figure pas dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ni dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Et pourtant, le droit à l’obscurité pourrait devenir un nouveau droit humain. L’un des effets les plus visibles de l’activité humaine moderne est aussi l’un des moins vus : le ciel étoilé s’efface, dévoré par la lumière artificielle. Passé un certain seuil, elle devient une pollution. Elle désigne l’omniprésence grandissante dans nos vies de la lumière artificielle, qui induit en retour la disparition de l’obscurité et de la nuit. Par-delà ses effets, la pollution lumineuse pose une question à laquelle les sociétés devront répondre tôt ou tard : de quoi avons-nous réellement besoin ?”
Revoir les étoiles, naissance d’une revendication, Razmig Keucheyan, sociologue, Le Monde Diplomatique, Août 2019
La nuit instaure un rapport au monde singulier. Elle transforme le temps et l’espace. Elle se déploie dans ses dimensions mythologiques et métaphysiques, scientifiques et politiques, fantasmagoriques et symboliques. Existentielle et universelle, la nuit façonne notre expérience du monde, souligne la nécessité des cycles, avec leurs rythmes et leurs contrastes.
Et pourtant, ce qui allait de soi se transforme en bien à protéger. La nuit est menacée dans son caractère vital par le monde moderne, ses lumières, sa course folle et ses paradoxes. L’obscurité s’élève alors au rang d’objet politique. Son existence dépend de l’action ou de l’inaction des états, de processus économiques et technologiques, de conflits où s’affrontent des intérêts et des représentations divergents.
Au cœur du monde et des enjeux de société, nous souhaitons proposer une ode à la nuit et à l’obscurité. Une expérience mêlant sciences, art et songe, qui en explore l’étendue et les recoins, mettant en jeu nos sens et nos perceptions.
La disparition de la nuit est un projet de création multi format qui se développe en deux cycles, sur un peu plus de deux ans.
La première phase, appelée La disparition de la nuit – Cycle 1 : les Expéditions, s’articule autour de 6 temps de recherche-action menés sur divers territoires. Nous y abordons les thématiques du projet à travers des récoltes de connaissances et de témoignages, des chantiers de recherches et de conceptions et des expérimentations publics de dispositifs variés faite lors de temps de représentations sur des territoires diversifiés.
Elle se conclura au printemps 2023 par l’édition de notre carnet de nuit.
La seconde phase, appelée La disparition de la nuit – Cycle 2 : Revoir la nuit (titre provisoire), concerne la création d’un spectacle dont le calendrier de production est d’ores et déjà pensé pour une sortie au printemps/été 2024.
Lauréat de l’appel d’air Hors Cadre 2021, La disparition de la nuit – Cycle 1 et 2 est soutenue par la DGCA et est accompagné par Le Citron Jaune, CNAREP – Port Saint louis du Rhône (13) et Sur le pont, CNAREP – La Rochelle (17).
Le cycle 1 de La disparition de la nuit et soutenue la DRAC Région Sud, la Région Sud, la Mairie de Marseille et est accompagnée par La Transverse, lieu de création pour l’espace public – Corbigny (58), Périfééries 2028, candidature à Capital Européenne de la Culture – Plaine commune, Saint Denis (93), Lieux Publics, centre national et pôle européen de création pour l’espace public – Marseille (13), Pronomade(s), CNAREP – Encausse-les-Thermes (31).