Création : 2013 Durée : 1 semaine de résidence + 1 jour de performance publique Public : 50 personnes
Nous avons été accueilli du 2 au 6 avril 2013 par la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Martigues pour une résidence d’expérimentation autour de la marche et de la cartographie. À l’invitation de l’association Par ce passage, infranchi… nous avons arpenté les alentours de la MJC, les collines surplombant la Mède, la zone d’activité de Lavera, pour imaginer une mise en récit de ce territoire bigarré.
Le mardi 2 avril 2013, nous entamons une dérive collective avec les habitués/aventuriers de la MJC. On change de cap au gré du vent, à la recherche de points de vues et de lieux secrets. En marge du GR 2013, nous arpentons dans Boudème un rocher perché depuis lequel nous apercevons toute la ville au delà de la canopée des pins. Simone nous apprend la recette de l’omelette à l’asperge sauvage. À cheval sur l’autoroute, EMBARQUEZ TOUT LE MONDE, la barrière grince sur la piste des pipelines. PUTOIS ! Ça sent la Mède !
C’est un jour d’arc-en-ciel dont on habite au pied. Roger, notre logeur ancien facteur, nous fait visiter son quartier au bord de l’étang. On se sent à mille lieues de Marseille.
Nous avons utilisé la carte comme outil de synthèse de nos trouvailles : lieux traversés, personnes rencontrées, ambiances, anecdotes : le paysage vécu. Cette carte mémoire rend compte de la première journée d’exploration avec dix adhérents de la MJC, à qui nous avons proposé une marche “à la dérive” — dérive, subst. fém. : Aller au gré du vent ou d’un courant (CNRTL). Nous avons notamment découvert des lieux offrant un point de vue spectaculaire sur la baie de Martigues, sur la raffinerie de la Mède et l’étang de Berre.
La droguerie de Jonquières ouvre de 10h à 12h (sauf le lundi). Mercredi 10h10, toujours fermée. On part à la recherche d’un pot de peinture à pied. C’est de la ville, des voitures, du bruit, tout droit, on longe le canal, à la poursuite de Brico. Une histoire de frontière, de ponts, d’îles. Martigues l’insulaire ? Détails de flâneurs : des crabes, des rangements pour les pêcheurs, des erreurs d’orthographe, des passages infranchis, des zones industrielles. Rayon pinceaux avec sous le bras un appareil photo et un zoom enregistreur. Une bataille – une esclandre pour un faux billet à la caisse.
Cette deuxième carte vient retracer un parcours plus urbain – “à la recherche d’un pot de peinture” – qui nous a amené à pied jusqu’au Brico Dépot de la zone d’activité de Lavera. Alors que la première carte est faite “de mémoire”, celle-ci a été réalisée sur la base d’un enregistrement sonore entre le point de départ et le point d’arrivée, permettant une plus grande diversité de détails, rendant la ville comme une fourmilière d’éléments et d’évènements qui s’enchevêtrent.
Perché en hauteur devant un panorama bigarré, exposé, nous expérimentons une enquête de paysage par téléphone. Les sensations enregistrées sur le vif créent des espaces poétiques imaginaires. L’horizon, le mouvement, un bal de voiture. Le clocher, cherchez le ciel ! Un détail dans chaque œil, on goûte le paysage avec les oreilles. Carte sonore, extrait découpé d’une réalité de l’instant. Un croquis conté comme une carte postale.
Promenade le long de 3 points de vue de plus en plus hauts dans le quartier de Boudème à Martigues. Le groupe de marcheur appelle par téléphone une personne perchée sur l’escabeau, posé dans un lieu en amont, et lui pose des questions sur le paysage vue depuis ce point particulier. Comment te sens-tu ? Que vois-tu ? À quel autre lieu te fait penser cet endroit ? L’ensemble des participants rejoint ensuite l’escabeau et peut confronter la vue réelle avec celle imaginée quelques minutes plus tôt.
Bientôt je traverserai… Grand périple & petite boucle Carte à l’Échelle Variations sur l’Empêchement #2 Variations sur l’Empêchement #1
Par ce passage, infranchi…
MJC de Martigues
Un grand merci à Capucine Carrelet et Michel Gazi de la MJC de Martigues et à Roger et Liliane Pénichon pour l’accueil chez l’habitant !
© La Folie Kilomètre
Julien Rodriguez et Abigaël Lordon