Des nouvelles d’(UNE NUIT) depuis la chambre 2 du Polygone étoilé, cinéma international de quartier, situé à la Joliette, à Marseille.

Après les sept représentations cet hiver et ce printemps, l’aventure continue, non plus dans les gymnases transformés en centres d’hébergement d’urgence, mais dans la pénombre d’une salle de montage.

Si vous avez participé à l’expérience d’(UNE NUIT), à Arles, Salaise-sur-Sanne, Chalon-sur-Saône ou Valence, vous avez probablement croisé l’équipe du film, composée en alternance de MAGDA. et Lorien Raux à l’image, Roselyne Burger et Simon Paris au son.

Une perche son, des caméras, un dispositif binaural discret s’affairaient à capter, cadrer, créer à l’intérieur du groupe des évacué-es.

Souvenez-vous, en arrivant au prologue, après avoir confié et étiqueté vos bagages, obtenu votre kit de voyage et répondu au questionnaire, vous étiez reçus par un ou une directrice de casting qui vous annonçait que vous aviez été retenus pour être les figurants du film, tourné le soir-même.

Le projet de la Nuit entre parenthèses comporte en effet l’écriture et le montage d’un film – une première dans l’histoire de La Folie Kilomètre ! – qui n’est pas une captation du spectacle, d’ailleurs difficile à imaginer tant l’expérience est longue et les points de vue multiples et simultanés. Il s’agit plutôt de recréer une expérience pour le vidéo-spectateur, distincte du spectacle, mais plaçant toujours le rapport au risque et à la responsabilité, individuelle et collective au cœur de l’écriture.

Comme à l’intérieur des représentations, ce n’est pas le vraisemblable de la reconstitution ou de la simulation que nous recherchons, mais plutôt un entre-deux, un récit entre le réel et la fiction, le rationnel de la gestion du risque et l’onirisme de l’imaginaire du fleuve, dans un rapport à la projection et au questionnement actif du spectateur.

La première semaine de travail au Polygone étoilé s’est déroulée mi-mai, quelques jours pour se familiariser avec la salle de montage, découvrir les nombreuses heures de rushes ainsi que leur synchronisation… Au montage, nous sommes accompagnées par Laurent Lombart dont l’expérience de monteur et réalisateur est précieuse.

Le montage a ensuite commencé les deux premières semaines de juin.

Au fil des jours, des personnages sont apparus, des voix au point écoute ou à la zone fumeur qui contaient des récits d’inondation et partageaient des réflexions ont retenu notre attention. Des images du gymnase endormi et plongé dans la douce lumière du petit matin, de la préparation du repas, de l’évacuation de nuit à pied à Salaise-sur-Sanne dans un paysage industriel se mêlent à des prises de vue du Rhône sauvage, aux projections des voix croisées…

Le montage a lieu au Polygone étoilé, cinéma géré par le collectif de cinéastes Film Flamme. Nous sommes accueillies dans ce lieu de création et de diffusion qui organise également des ateliers auprès des enfants de la Joliette. Les rencontres et conversations avec les autres réalisateurs et réalisatrices, monteurs, autour de grandes tablées à midi rythment nos quatre semaines là bas.

Fin mai, le collectif Film Flamme a appris brutalement une forte baisse de leurs subventions qui entraînerait la fermeture du lieu. Notre accueil a été maintenu jusqu’à la fin du mois de juin comme convenu mais la situation reste très critique, nous tenons d’ailleurs à leur témoigner de notre soutien ici.

Le montage se terminera fin juin, puis le film passera entre les mains d’Isotta Trastevere, étalonneuse et celles de Julien Rodriguez, pour le mixage. La sortie est prévue à l’automne, ce sera alors l’occasion de retrouver l’équipe de la Nuit entre parenthèses à Marseille pour la première projection.

On vous tient au courant de la suite !

On a hâte !

Le projet (UNE NUIT) est lauréat de l’appel à projets « Culture du Risque – projets innovants » du Plan Rhône et financé par l’Union Européenne via le Fond FEDER, avec la participation d’EDF.